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 Quand le Maroc se met à rêver Emergence...

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limalmar
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MessageSujet: Quand le Maroc se met à rêver Emergence...   Quand le Maroc se met à rêver Emergence... Icon_minitimeLun 14 Mai 2007, 03:00

Cet article est un peu ancien mais l'essentiel y est Smile

Quand le Maroc se met à rêver Emergence...
(La VIE éco du 23 au 29 décembre 2005)

1,6 point de croissance de plus par an sur les dix prochaines années et 440 000 emplois supplémentaires sont attendus.
Une «Automotive City», une «Electronic City», une technopole à Tanger et une «Aeronautic City» à Casablanca sont en projet.
Quatre agro-pôles seront constitués à Meknès-Fès dans l'Oriental, le Gharb et le Souss.



Juillet 1995. Le Maroc vient de sortir d'un long et douloureux programme d'ajustement structurel. Le pays panse ses plaies certes, mais, avec des indicateurs macroéconomiques qui reviennent progressivement à la normale, on commence à nourrir de nouvelles ambitions. Reconquête des marchés, décollage économique, industrie compétitive. La Banque mondiale recommande alors aux autorités du pays de mettre en place un comité de suivi du développement du secteur privé. Sa mission: définir une stratégie pour doter le Maroc d'une industrie moderne et compétitive. Un an plus tard, le comité rend sa copie : la stratégie, baptisée «Le Maroc compétitif», est construite autour de grappes, des secteurs censés jouer le rôle de locomotive en tirant la croissance vers le haut. Le schéma est certes séduisant mais un peu en avance sur son temps. Depuis, beaucoup de choses se sont passées. Les télécoms ont explosé, les infrastructures se sont améliorées et surtout beaucoup d'entreprises se sont installées au Maroc essentiellement dans des secteurs à forte composante technologique comme l'aéronautique, les composants électroniques, les téléservices... Dix ans plus tard, donc, le Maroc renoue avec ses rêves. Certes, en une décennie, l'économie est plus saine, moins dépendante de l'agriculture et les services ont explosé. Mais la croissance reste timide. Sur les 5 dernières années, elle n'a été que de 3,3%, insuffisant pour un décollage économique, trop peu pour un pays dont le taux de chômage urbain est de 18%. Facteur aggravant, les exportations sont en panne, pas assez diversifiées, pas assez de produits à haute valeur ajoutée (17% seulement de nos exportations). Le déficit commercial se creuse dangereusement et, n'étaient les devises rapatriées par les MRE, la balance des paiements serait déséquilibrée comme ce fut le cas en 1983, avec l'ajustement structurel qui s'en est suivi. Jusqu'à quand supporter un tel risque ?

Deux idées phare : créer de la croissance et assurer la rentrée de devises
La solution s'appelle aujourd'hui «Emergence». Le programme, qui a été présenté au souverain mercredi 21 décembre, s’articule autour de deux axes : créer de la richesse, donc de l'emploi et de la croissance et développer des activités exportatrices à haute valeur ajoutée. D'où l'idée de se positionner sur des métiers mondiaux pérennes, et dans lesquels le Maroc pourra faire valoir ses atouts : proximité, main- d'œuvre qualifiée, accès aux marchés, qualité de vie. Ces atouts ont été mis en exergue par l'étude confiée au Cabinet McKinsey (voir encadré).
De cette étude découle le programme Emergence avec une stratégie industrielle pour chacun des sept métiers mondiaux du Maroc : offshoring, automobile, aéronautique, électronique de spécialité, agroalimentaire, produits de la mer et textile. Cette fois-ci, il semble que l'on ait tiré les leçons du passé. L'étude de McKinsey a démarré en septembre 2004 pour être achevée en avril 2005. Cinq mois plus tard, le gouvernement avait ficelé son programme Emergence qui est aujourd'hui déjà en marche dans le domaine de l'offshoring.
Précipité? Bien au contraire, tout l'intérêt du plan Emergence est de profiter des fenêtres d'opportunité dans les 7 métiers mondiaux, se positionner, faire des déclarations d'intention, sans omettre d'apporter des solutions clés en main. En clair, dans cette compétition mondiale, le temps et le marketing jouent, pèsent autant que la mise en œuvre. Il faut clamer haut et fort son intention de devenir LE PAYS où il faut investir.

Offshoring, les marchés francophone et hispanophone ciblés
Déjà, le premier «réacteur» devant permettre le décollage, l'offshoring, est allumé. Samedi 17 décembre, le Technopolis de Rabat était inauguré. Dans les prochains jours, la technopole de Casablanca (Nearshore Park) le sera également. Objectif, offrir des sites clés en main
pour attirer les activités d'externalisation (traitement d'informations financières, comptables et bancaires ou encore de téléservices). Et le temps presse. L'Inde, premier opérateur mondial sur le créneau, engrange aujourd'hui 4 milliards de dollars en sous-traitant les activités pour le monde anglo-saxon. Selon l'étude de McKinsey, le marché européen, en termes d'outsourcing, qui représente en 2005 quelque
9 milliards d'euros, sera appelé à se développer davantage et Casablanca est parmi les 5 premières destinations les plus prisées au monde pour de telles activités, et la première destination du pourtour méditerranéen. Le Maroc table sur le marché francophone et hispanophone. Objectif, un chiffre d'affaires additionnel de 15 milliards de DH d'ici 10 ans et près de 100 000 emplois à créer (voir infographie en p. 12).

Pour l’automobile, il s’agit de se positionner sur la fabrication de composants
Pour l'automobile, il s'agit de se positionner sur la fabrication de composants, un secteur porteur déjà développé au Maroc. Sur les 3000 pièces qui constituent une voiture, le Maroc peut raisonnablement se positionner sur 300 d'entre elles, à fournir aux 28 sites d'assemblage répertoriés en Espagne, au Portugal et en France, soit à trois jours de navigation du Maroc (voir infographie). Le potentiel est important : un chiffre d'affaires additionnel de 7 milliards de DH et 40 000 emplois nouveaux en dix ans.
Concernant la mise en œuvre, et à l'instar de l'offshoring, le gouvernement a retenu l'idée d'une cité dédiée aux industries automobiles, baptisée «Automotive City», qui sera probablement implantée dans le Nord à proximité du port Tanger-Méditerranée et de Tanger Free Zone (TFZ). Là aussi, concepts clés en main.
Tout comme l'automobile, l'industrie aéronautique, autre pilier du programme Emergence, aura sa cité, au sein de la technopole de Nouaceur. Le Maroc ne partira pas de rien puisque près de 30 entreprises, et non des moindres, sont déjà installées, comme Safran, Souriau, Sefcam, Piston, Dion, EADS, et une dizaine en cours d'installation, dont Creuzet et Indraero. Ces entreprises emploient aujourd'hui près de 2200 personnes et génèrent un chiffre d'affaires d'environ 600 MDH. Moyennant une politique plus agressive, le plan Emergence table sur un chiffre d'affaires additionnel de 4 milliards de DH et

12 000 emplois d'ici 10 ans (voir infographie).
5 000 clients mondiaux potentiels dans l'électronique
Quatrième secteur : l'électronique de spécialité. Pour l'électronique de masse (télévisions, téléphones cellulaires...), le mouvement de délocalisation vers l'Asie semble aujourd'hui difficilement réversible, mais le Maroc peut se positionner sur les composants plus sophistiqués, notamment ceux servant aux appareillages embarqués pour l'aviation et l'automobile, et l'électronique à usage médical, ou encore celle destinée à la défense. Là encore, un site dédié, qui sera localisé du côté de TFZ, et qui portera le nom d'«Electronic City». Chiffre d'affaires prévisionnel additionnel d'au moins 5 milliards de DH dans dix ans et création de 11000 emplois.

Les produits de la mer sont les seuls où le Maroc se démarque nettement de ses concurrents
Par opposition au caractère avant-gardiste de ces quatre métiers mondiaux précités, le programme Emergence mise aussi sur les métiers classiques du Maroc, mais qui sont appelés à se développer fortement dans les années à venir. D'autant plus que ces métiers, à savoir l'agro-alimentaire, les produits de la mer et le textile-habillement sont aujourd'hui les premiers secteurs exportateurs de l'économie marocaine.
Pour l'agroalimentaire, Emergence propose une ossature bâtie autour de quatre pôles agro-industriels : le bipôle Meknès-Fès, le pôle du Gharb, le pôle Oriental et le pôle agro-technologique de Souss-Massa-Draâ. Pour l'offensive dans l'agroalimentaire, le plan Emergence a retenu trois axes principaux. Le premier concerne les filières existantes et à fort potentiel comme les maraîchages, les condiments, les herbes et épices et les petits fruits. Le deuxième axe, en revanche, propose le positionnement du Maroc sur de nouvelles filières en forte croissance comme la transformation des produits «bio» et les plats cuisinés. Et enfin, dernier axe, une relance plus agressive sur des filières traditionnelles du Maroc comme l'olive, l'huile d'olive, l'huile d'argan et le jus d'orange de qualité supérieure. En menant la bataille sur ces trois fronts, le Maroc devrait pouvoir engranger, à terme, un chiffre d'affaires supplémentaire de 4 milliards de DH et générer 16 000 emplois.
A l'instar de l'agroalimentaire, les industries de transformation des produits de la mer constituent également un métier au potentiel largement inexploité. Dans les études comparatives réalisées par McKinsey, les produits de la mer sont presque le seul secteur où le Maroc se démarque nettement de ses principaux concurrents dont la Turquie, la Tunisie et l'Egypte. Avec un dispositif plus agressif et en s'orientant, comme le préconise le programme Emergence, vers des produits plus élaborés comme le congelé et les produits haut de gamme, essentiellement le poisson frais, il pourrait faire mieux. A terme, l'étude table sur un chiffre d'affaires supplémentaire de 3 milliards de DH et 50 000 emplois. Pour la mise en œuvre, le principal pôle de développement de ce secteur sera naturellement implanté à Agadir. Un pôle dont le schéma sera largement inspiré de ce qui se fait aujourd'hui en France dans la région de Boulogne-sur-mer.

Deux chantiers lancés : formation et mesures incitatives
Vient enfin le secteur du textile-habillement, mais qui, lui, a déjà entamé son plan Emergence, annoncé récemment à l'occasion de la signature d'une convention entre les professionnels du secteur et le gouvernement.
Au final, et si tout se passe comme prévu, le plan Emergence devrait générer, sur les 10 prochaines années, 90 milliards de DH de PIB supplémentaire, soit 1,6 point de croissance en plus par an, aboutir à la création de 440 000 emplois et réduire de moitié le déficit commercial.
Reste la mise en œuvre. Pour l'offshoring, les premiers jalons ont été posés. La CDG, fer de lance de l'aménagement, donnera d'ici un mois le premier coup de pioche et, en 2008, les premières unités devraient être opérationelles. A la mi-janvier, une délégation de ministres, haut fonctionnaires et hommes d'affaires se rendra au Mexique pour tirer les leçons des maquiladoras (zones frontalières de sous-traitance, très développées dans ce pays). En gros, l'objectif de l'Etat est de conclure, au cours des 18 mois à venir, et pour chaque secteur, quatre ou cinq signatures avec des leaders mondiaux dans leur secteur afin d'installer la notoriété et l'attractivité.
En attendant, deux énormes chantiers sont en cours, celui des incitations fiscales et celui de la formation de main-d'œuvre dans les filière concernées.
Reste le pilotage du programme. Le confier à un seul ministère relèverait de l'utopie. Emergence implique à des degrés divers plusieurs acteurs, dont quatre ou cinq départements et les régions d'installation des projets. D'où l'idée d'un organe interlocuteur unique (voir encadré).

McKinsey a réalisé un véritable travail de fourmi
On a beaucoup glosé sur le coût de l'étude réalisée par McKinsey. Ce que l'on sait moins, en revanche, c'est que l'étude a porté sur 12 filières déclinées en 77 branches économiques. Un benchmark a été réalisé avec 13 pays au niveau de 12 facteurs de compétitivité déclinés en 100 indicateurs. Au final, un rapport de 1 800 pages, où l'on trouve aussi bien les activités cibles sur lesquelles le Maroc peut se positionner et ses chances par rapport à chaque pays compétiteur, que les prévisions de volume d'affaires, le nombre d'emplois à créer et même les noms et coordonnées des investisseurs à prospecter. Ce n’est pas rien !

Une agence pour le plan Emergence
Chercher les investisseurs, s'occuper de la logistique de leur installation, faciliter leurs démarches, gérer leurs problèmes au fur et à mesure... Pour que le programme Emergence réussisse il ne suffit pas d'octroyer des avantages et de former la main-d'œuvre. Il faut aussi une coordination générale qui implique plusieurs acteurs dont quatre ou cinq départements ministériels, les wilayas et les régions d'installations des projets, les Centres régionaux d'investissement, la direction des Investissements, la Commission interministérielle des investissement, les administrations territoriales et les collectivités locales,.... Confier la tâche à un seul ministère serait utopique. L'idée est donc de mettre en place un organe dédié. Selon nos informations, il prendra la forme d'une agence.
Fadel Agoumi et Saâd Benmansour



Publié le : 23/12/2005

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