Chemin de croix : Retour sur les lieux de souffrance des Palestiniens…
Au moment des fêtes de Pâques, de nombreux pèlerins chrétiens se rendent en Palestine, afin de se recueillir et prier en ces lieux où a vécu et souffert le Prophète Jésus. Il existe une tradition appelée en latin « Via Dolorosa », le chemin douloureux, le calvaire que, selon la doctrine chrétienne, Jésus a parcouru avant d’être crucifié. Ce trajet comprend quatorze stations, chacune symbolisant une souffrance, une humiliation et un message. Ce parcours se fait dans la Vieille Ville de Jérusalem.
Il existe pourtant une autre forme de Via Dolorosa, chrétienne, palestinienne et politique, celle qui a été conçue par l’association chrétienne palestinienne Sabeel, terme arabe qui signifie « chemin ». Il s’agit, pour ces chrétiens, de parcourir physiquement et spirituellement, les lieux de souffrance des Palestiniens sous occupation sioniste.
Ainsi, la première station se trouve sur la route proche du village palestinien Lifta, aujourd’hui abandonné. En fait, c’est tout une réflexion sur la Nakba (la « Catastrophe », en arabe) qui désigne l’expulsion et l’exode des populations de Palestine, chassées par les colons sionistes et leurs milices armées qui allaient devenir Tsahal. Dans une brochure de l’association Sabeel, on peut lire : « Nous ouvrons les yeux sur l’anéantissement radical causé par la création de l’État d’Israël ». D’autres stations illustrent le calvaire que connaît le peuple de Palestine depuis bientôt un siècle, depuis la sinistre déclaration Balfour (1917) : ici, un camp de réfugiés face à une colonie sioniste, là des maisons palestiniennes détruites, avant d’arriver aux check-points, au Mur, puis à Gaza.
Ce chemin de croix contemporain résume très bien la tragédie qui s’est abattue sur la Palestine, cette « terre des messages divins », pour reprendre l’expression du philosophe français Roger Garaudy. Il est réjouissant de voir des chrétiens, non seulement arabes mais aussi américains, français, suédois se tenir fermement aux côtés des victimes que sont les Palestiniens. Mais, notre joie est ternie quand on voit l’attitude des dignitaires chrétiens français. Qu’ils soient catholiques ou protestants, ces personnalités religieuses, à quelques exceptions près, ont décidé de ne pas voir la souffrance palestinienne et de soutenir la criminelle entreprise du sionisme en Palestine. Ils ont cédé au chantage « shoatique » et se sont placés aux côtés des oppresseurs de Tel Aviv, multipliant les associations « judéo-chrétiennes », qui sont autant d’occasions de fournir l’alibi religieux dont le sionisme, doctrine politique, a besoin.
Nous disons à ces évêques et pasteurs qu’ils ont tort deux fois. Une première fois parce qu’ils trahissent le message d’amour et de paix dont ils prétendent être les grands prêtres, en soutenant les alliés et complices de Tel Aviv en France. Leur silence, lors de l’agression sioniste contre la population civile de Gaza en janvier 2009, est encore dans toutes les mémoires. Ces religieux ont commis un véritable crime contre l’Esprit, scandalisant un grand nombre de leurs fidèles. Et ils ont tort une deuxième fois parce que le sionisme est tout simplement incompatible avec le Christianisme. Ce dernier, par son message universel, tout comme l’Islam et le Judaïsme, s’adresse à tous les hommes, sans distinction de race ou de nation. Le sionisme, au contraire, est une idéologie de domination raciste qui se réclame d’un peuple prétendument élu, destiné à diriger le monde. Il ne cesse de combattre les religions à vocation universelle, afin d’obtenir leur soumission.
On arrive ainsi à ce paradoxe. Aujourd’hui, un musulman pieux et sincère est beaucoup plus proche d’un chrétien de Palestine que les évêques français ! Que ces derniers ne se fassent aucune illusion : leur soumission au lobby sioniste ne suffira jamais. Ce que souhaite Israël, c’est purement et simplement la disparition du Christianisme. Les attaques, tantôt ouvertes, tantôt plus insidieuses, contre le Pape Benoît XVI le prouvent amplement. La soumission au sionisme ne changera jamais la nature de celui-ci mais, au contraire, le confortera. En attendant un sursaut salutaire des chrétiens de France, nous leur souhaitons de passer de bonnes fêtes pascales. Qu’ils aient toujours à l’esprit leurs frères chrétiens et musulmans de Palestine car, aujourd’hui, c’est la Palestine et son peuple qui sont crucifiés !
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
Voici le lien de la vidéo sur ce sujet.
http://www.partiantisioniste.com/communications/chemin-de-croix-retour-sur-les-lieux-de-souffrance-des-palestiniens-0687.html