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| Sujet: Diplomatie, trop lente face au sprint nucléair de l’Iran Sam 20 Mai 2006, 12:13 | |
| « Le temps de la diplomatie, trop lent face au sprint nucléaire de l’Iran » Auteur Thérèse Delpech
Ancienne conseillère de l’ex Premier ministre français Alain Juppé (1995-1997), Thérèse Delpech est directrice des affaires stratégiques au Commissariat à l’énergie atomique, membre du conseil de surveillance de la cellule européenne de la Rand Corporation et chercheuse à l’International Institute for Strategic Studies. Elle est membre du Comité de rédaction de la revue néconservatrice française Le Meilleur des Mondes.
Source Le Figaro (France) Référence « Le temps de la diplomatie, trop lent face au sprint nucléaire de l’Iran », par Thérèse Delpech, Le Figaro, 1er avril 2004.
RésuméTandis que le Conseil de sécurité de l’ONU arrivait péniblement à adopter un texte sur le nucléaire iranien, on apprenait que Téhéran avançait plus vite que prévu pour l’assemblage des centrifugeuses sur le site de Natanz. Tout le problème du dossier nucléaire iranien repose sur cette différence de rythme. D’un côté on a une diplomatie lente et de l’autre on a une accélération indiscutable. L’Iran est l’unique coureur de fond face à une communauté internationale dépourvue de stratégie globale. La déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU ne permettra aucune réelle pression dur l’Iran car les déclarations présidentielles du Conseil de sécurité n’ont pas de pouvoir juridique : cette première étape a un caractère essentiellement politique. C’est un simple appel qui n’est assorti d’aucune menace. En fait, c’est la responsabilité du Conseil de sécurité et de ses membres permanents qui est en cause. On risque de le transformer en un cénacle impuissant, soumis de facto à l’AIEA, en renversant les rôles des deux institutions. Les Européens qui ont toujours défendu le Conseil de sécurité devraient s’en inquiéter. Il est à présent peu probable que la substance de la question iranienne soit abordée à nouveau au Conseil de sécurité avant le mois de juin et Téhéran en profitera au maximum. En continuant de sous-estimer nos forces et de surestimer celles de Téhéran, on commet plusieurs erreurs. D’un côté le marché, qui a le mérite de fournir des messages clairs, a déjà répondu : le commerce avec Téhéran a baissé, comme l’avait fort bien prédit l’ancien négociateur du président Khatami, Hassan Rohani. Les affaires n’aiment pas les pays qui sont sous examen au Conseil de sécurité. D’un autre côté, la course à l’enrichissement en Iran, dont les Européens ont au moins démontré au cours de leurs négociations qu’elle n’avait aucune justification civile, du fait que le seul réacteur russe présent en Iran est alimenté par du combustible russe pour toute sa durée de vie, pourrait donner raison à ceux qui prétendent que la bombe iranienne serait disponible non pas dans cinq ans, mais peut-être plutôt dans deux. Et ceux qui ont le plus de raisons de craindre cette bombe pourraient en tirer des conclusions. S’ils le font, à qui donc faudra-t-il attribuer la faute ? | |
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