Les administrateurs attendent l'arbitrage de Jettou . Injustice à l'encontre des administrateurs? . Le projet d'alignement sur les enseignants du secondaire retiré Après plusieurs mois de protestation, c'est le retour au dialogue. La réunion des administrateurs avec Mohamed Ibrahimi, de la Primature, a permis de crever l'abcès. Le Premier ministre ne souhaitant pas prendre une décision unilatérale dans le dossier des administrateurs, pourrait les recevoir prochainement pour examiner les possibilités d'une solution consensuelle. En attendant, un rassemblement est prévu samedi prochain à Rabat. Le comité de coordination des représentants des administrateurs, qui a été reçu lundi au siège de la Primature, a opposé en effet un niet catégorique à la proposition du gouvernement réitéré par Ibrahimi. Les arguments avancés par les administrateurs lors de cette réunion ont été confortés par les réponses des différents départements consultés sur le projet de l'alignement sur les enseignants du secondaire. Elles ont toutes relevé l'injustice commise à l'égard des administrateurs. La détermination des administrateurs à défendre leurs revendications a donné enfin ses fruits, puisque le projet d'alignement des administrateurs sur les enseignants du secondaire a été retiré jusqu'à la tenue de réunions avec les syndicats. Celle avec Ibrahimi n'a rien apporté de nouveau, mais il a semé le doute sur les négociations qui ont abouti à l'accord du 30 avril. Le mutisme observé par Azeriouh, de la CDT, lorsqu'il a été interpellé par Ibrahimi pour lui rappeler que la décision du gouvernement est conforme à l'accord du 30 avril, est difficile à expliquer. Ce que vivent les administrateurs aujourd'hui est en fait la conséquence des négociations de l'accord du 30 avril, a conclu Driss Fina de la FDT. Des propos qui accusent presque la CDT de pratiquer un double langage. Faux, rétorque la CDT puisque l'accord prévoit le règlement de la question tandis que les détails devaient être discutés au sein des commissions. En tout cas, ce problème risque d'avoir des retombées!inquiétantes sur les centrales syndicales. Il n'en reste pas moins que les administrateurs n'ont jamais été autant unis comme aujourd'hui, indique Abdelaziz Siassi, de l'UGTM.Les administrateurs et les ingénieurs jouissaient auparavant de trois indemnités: de hiérarchie administrative, de responsabilité et d'encadrement. Pour la première, les deux corps ont été augmentés. Ce n'est pas le cas pour la deuxième et la troisième indemnité.L'étude des textes des deux statuts (ingénieurs- administrateurs) fait apparaître comme l'indique le tableau, un différentiel mensuel important, variant de 1200 à 5900 DH selon le grade considéré et qui ne s'effacera pas en 2005, même si le statut des ingénieurs demeure inchangé. En outre, la différence de traitement demeure définitive, puisque les indemnités de retraite sont calculées actuellement aussi bien en fonction du salaire de base que des indemnités.Selon le projet proposé par le gouvernement, l'augmentation accordée sera échelonnée sur trois ans à compter du 1er juillet 2003 jusqu'à juillet 2005 et ne sera pas rétroactive aux années antérieures (2000,2001 et 2002). Les administrateurs se retrouvent par conséquent doublement lésés. Pourtant, affirment les administrateurs, ni la durée et le cursus de formation ni les contraintes budgétaires ne peuvent expliquer cette injustice. «98% des administrateurs ont suivi des études d'au moins quatre ans, après le bac». Les licenciés (administrateurs adjoints) ont fait quatre ans, soit l'équivalent d'un ingénieur d'application. Pour les docteurs, le minimum requis est de 8 ans sans compter les années de recherche alors qu'un ingénieur fait 6 ans au maximum, y compris le travail de recherche. Autrement dit, en termes d'années académiques, les administrateurs adjoints ont, en fait, autant que les ingénieurs d'application et les administrateurs diplômés et ce, quel que soit le domain!e d'étude. En outre, le domaine de la recherche scientifique, qui est le pilier de développement, est assuré principalement par des lauréats de cycles supérieurs des universités (doctorat d'Etat, doctorat national et DES).Le problème budgétaire est également rejeté en bloc. Car dès le jour où les indemnités des médecins (premiers bénéficiaires de la politique de révision des salaires) ont été augmentés, la réclamation des corps similaires (administrateurs, ingénieurs, architectes, informaticiens…) d'un alignement de leurs salaires sur celui des médecins était inéluctable