'Union Africaine en sommet à Syrte LIBYE
5 juillet 2005 - AFP
Les leaders de l'Union Africaine (UA), réunis en sommet à Syrte, ont voulu présenter lundi l'image d'une Afrique "unie et debout" à la communauté internationale, avant la réforme du conseil de sécurité de l'Onu et le sommet du G8 consacré notamment à l'aide au continent.
La quarantaine de chefs d'Etat africains présents à l'ouverture de ce sommet ordinaire dans la petite ville balnéaire sur la Méditerranée, à plus de 400 km à l'est de Tripoli ont poursuivaient lundi soir leurs discussions sur la place de l'Afrique à l'Onu et affinaient la position que le continent doit présenter au G8.
Hasard du calendrier, ce sommet de deux jours se tient à la veille du sommet du G8 qui s'ouvrira mercredi en Ecosse où plusieurs présidents africains ont été invités à présenter devant les pays les plus riches les attentes du continent, notamment en matière d'aide à l'allègement de la dette.
Au cours du week-end, les ministres des Affaires étrangères de l'UA s'étaient mis d'accord sur une position commune sur la réforme de l'Onu. Ils ont convenu de demander deux sièges permanents avec droit de veto au Conseil de sécurité et cinq non permanents, laissant de côté l'épineuse question des pays candidats aux deux premiers postes. Hasard du calendrier, ce sommet de deux jours se tient à la veille du sommet du G8 qui s'ouvrira mercredi en Ecosse et plusieurs présidents africains ont été invités à présenter devant les pays les plus riches les attentes du continent, notamment en matière d'aide de d'allègement de la dette.
"Il souffle aujourd'hui sur le monde un vent en faveur de l'Afrique, ce n'est pas un effet de mode mais un mouvement sincère", a affirmé le président de la Commission de l'UA, le Malien Alpha Oumar Konaré, évoquant le G8 et la réforme de l'Onu. "L'Afrique participera à ces réunions debout, unie et solidaire. Il s'agit d'une Afrique responsable qui prend en charge elle-même ses propres problèmes et qui respecte ses principes", a-t-il assuré. "Trop de promesses nous ont été faites (par les partenaires au développement) au cours de trop de rassemblements, mais aucune n'a jamais été tenue", a lancé M. Konaré.
La récente mesure d'annulation de la dette pour certains pays africains est une bonne chose mais "doit être étendue à tous les pays africains" pour éviter une césure sur le continent, a-t-il encore déclaré, devant notamment le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan et le président de la Commission de l'Union européenne (UE), José Manuel Baroso. Ce dernier a annoncé la tenue d'un sommet à Lisbonne pour "l'élaboration d'un nouveau pacte euro-africain" et indiqué que "les dirigeants européens sont convenus d'un nouvel objectif de l'UE permettant une majoration annuelle de l'aide de 20 milliards d'euros d'ici 2010 et de 45 milliards d'euros d'ici 2015", dont au moins la moitié pour l'Afrique. "J'irai au G8 à Gleneagles dans deux jours et au sommet des Nations Unies à New York en septembre, afin d'encourager les autres pays riches du monde à égaler notre initiative", a souligné M. Baroso.
Interrogé sur ce que l'Afrique allait demander au G8, le président ghanéen John Kufuor, un des présidents invités en Ecosse, a répondu: "Annulation totale de la dette pour toute l'Afrique, augmentation de l'aide, un commerce équitable et que les promesses soient tenues".
A rebours de cette tonalité, l'hôte du sommet, Mouammar Kadhafi, a invité ses pairs à ne rien attendre des puissances occidentales et à renforcer leur unité pour être plus forts. "L'unité de l'Afrique est la seule voie pour surmonter les problèmes de conflits, une unité sans pour autant sacrifier notre souveraineté. Mais on ne peut pas compter sur la mendicité pour assurer l'avenir de l'Afrique", a-t-il martelé. Et de défendre ses projets fétiches, comme la création d'un ministère africain des Affaires étrangères, un espace économique et douanier unique, un passeport commun à toute l'Afrique, voire une Constitution commune...