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 Sahara: Khalli Hanna fait sauter des verrous !!

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mos
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MessageSujet: Maroc : La mondialisation : quels effets sur le Maroc ?   Sahara: Khalli Hanna fait sauter des verrous !! Icon_minitimeDim 23 Avr 2006, 12:10

Maroc : La mondialisation : quels effets sur le Maroc ?



Sous l'égide du Haut Commissariat au Plan, une Conférence fut organisée le 12 Avril dernier au Ministère des Affaires Etrangères à Rabat. Malgré ce jour de fête, la salle Benhima était pleine. C'est qu'en effet, le conférencier et le thème choisi en valaient la peine. Le conférencier n'était autre que William Zartman, Professeur à l'Ecole des Etudes Internationales Avancées de l'Université John Hopkins de Washington, et le thème « Les enjeux mondiaux à l'horizon 2025 ».


D'emblée, le Professeur Zartman énonce que le rouleau compresseur de la mondialisation est en marche. La globalisation n'est pas imposée d'en haut, mais remonte du bas, et celà malgré les résistances issues du protectionnisme, de l'unilatéralisme, de l'isolationnisme ou de l'atavisme. Le mieux, conseille-t-il, est de prendre le meilleur, de s'adapter et de contribuer à cette culture mondiale.
D'après le Professeur Zartman, la mondialisation englobe plusieurs secteurs : économique, climatique, culturelle et politique. Sur le plan économique, les maîtres mots sont les avantages comparatifs et la spécialisation.
Il faut trouver sa place sur le marché mondial en offrant des produits et des services dans le meilleur rapport qualité /prix. Les exemples les plus communs sont l'aéronautique (USA - Europe), l'automobile (Japon), l'offshoring (Inde), le textile (Chine). Chaque pays peut s'y tailler une place, à condition de faire des efforts nécessaires, et l'Occident n'a pas l'exclusivité.
Le Professeur cite parmi les problèmes économiques mondiaux, une nouvelle définition du partenariat capital/travail, et des rapports de production patronat/syndicats. Il met en exergue l'importance des hydrocarbures pétrole/gaz et le rôle primordial de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour réguler le marché mondial.
La mondialisation est également climatique, puisque le réchauffement de la terre concerne tous les pays. Le Professeur déplore l'inefficacité de la communauté internationale dans ce domaine, et préconise l'invention d'un moyen institutionnalisé, quitte à utiliser la contrainte, pour faire respecter l'environnement. Il signale également le grave problème de l'eau, puisque nous consommons plus d'eau que nous en disposons. C'est ainsi que 25 pays sont menacés de pénurie d'eau, dont 15 appartient à la région MENA (Afrique du Nord/Moyen-Orient). Enfin, il insiste sur toute l'attention à apporter aux graves problèmes d'atteintes à l'environnement naturel de notre planète.
La mondialisation n'est pas moins culturelle. On assiste en effet de plus en plus à une homogénéisation de la culture dans les domaines de l'enseignement, de l'alimentation, de l'habillement, des loisirs. Cette homogénéisation est surtout réclamée par les jeunes, et concerne pratiquement tous les pays. Il faut reconnaître qu'elle vient surtout d'Occident, et notamment des Etats-Unis d'Amérique. D'où l'émergence d'un problème d'identité, que certains pays tentent de résoudre par des mesures protectionnistes. Le Professeur atténue cette tendance, en signalant qu'elle peut être multiculturelle, et que chacun peut y contribuer (l'Afrique y contribue par exemple par la musique aux Etats-Unis).
Sur le plan politique, la mondialisation se traduit par des avancées dans la démocratie, le respect des libertés individuelles et collectives, l'Etat de droit, l'égalité des sexes, la séparation des pouvoirs. L'exemple le plus frappant est celui de l'Europe centrale et de l'Est après la chute de l'Ex-URSS.
Certes, des pouvoirs autoritaires subsistent, et certains pays ont encore beaucoup d'efforts à faire, mais la tendance vers la démocratisation est inéluctable. Cependant, la situation politique du monde se concrétise aussi par l'éclosion de super-puissances qui dominent la planète. Le Professeur
Zartman identifie trois : les USA, l'Europe, et la Chine, et envisage plusieurs scénari. Le meilleur serait la conception institutionnalisée, qui mettrait au premier plan les institutions internationales, tels que l'ONU et l'OMC, au détriment de l'unilatéralisme. Le deuxième scénario serait l'alliance de deux super-puissances contre une, soit d'une façon flexible, soit d'une façon rigide, qui serait la plus dangereuse. D'autres problèmes ont été évoqués par le Professeur Zartman, tels que le concept souveraineté/responsabilité, et le droit d'ingérence de la communauté internationale, en cas de violation flagrante des droits de l'homme.
Une autre question récurrente est celle de la rivalité entre pays voisins, et le problème grave de la prolifération nucléaire.
Tenant compte de ces éléments, comment le Maroc peut-t-il faire face à la mondialisation ?
Comme l'a indiqué le Professeur Zartman, le rouleau compresseur de la mondialisation est en marche, et notre pays a tout intérêt à s'ouvrir sur l'extérieur, et à éviter toute politique isolationniste. Il doit prendre le meilleur, s'adapter, et contribuer à la culture mondiale.
Sur le plan économique, il doit développer les secteurs où il dispose d'avantages comparatifs tels que le tourisme, l'agro-industrie, le textile et les autres branches industrielles identifiées par le plan Emergence. D'ailleurs, le Professeur Zartman a cité pour le Maroc, l'out-sourcing et le complexe portuaire Tanger-Med, qui permet à notre pays de se positionner par rapport aux autres pays de la Méditerranée. Le Maroc doit continuer à libéraliser son économie en réduisant les tarifs douaniers, et en améliorant la flexibilité du marché du travail. Il doit également réformer sa politique fiscale et de changes. Il doit redoubler d'efforts en matière de recherche pétrolière et de gaz, renforcer sa politique de l'eau, car le Maroc figure parmi les pays menacés de pénurie d'eau. Enfin, il doit donner toute son importance à la protection de l'environnement, vu les dégâts importants causés par la pollution de l'air et des eaux.
Sur le plan culturel, le Maroc tout en s'ouvrant largement sur les cultures étrangères, doit préserver son identité et ses spécificités, ce qui n'est pas antinomique. Des faiblesses sont à combler au niveau du théâtre, du cinéma, de l'audio-visuel. Il faut espérer que la libéralisation de l'audio-visuel va permettre d'augmenter la qualité et la diversité des programmes. L'audio-visuel est très important pour façonner l'identité nationale.
Sur le plan politique, le Maroc doit continuer a faire avancer sa démocratisation. Certes, des avancées substantielles ont été réalisées durant la dernière décennie. D'autres efforts sont à faire, notamment au niveau d'une meilleure gouvernance du Gouvernement et du Parlement, et d'un renforcement des libertés individuelles et collectives. Sur le plan extérieur, et en vu des enjeux mondiaux à l'horizon 2025, le Maroc devrait renforcer ses liens avec l'Europe et les USA. Il devrait également, malgré les vicissitudes actuelles, militer pour l'édification de l'union maghrébine, car l'avenir réservera de moins en moins de place aux petits Etats.

Par Jawad KERDOUDI
Président de l'IMRI
Institut Marocain des Relations Internationales.

source: wanadoo.ma
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MessageSujet: Sahara: Khalli Hanna fait sauter des verrous !!   Sahara: Khalli Hanna fait sauter des verrous !! Icon_minitimeLun 24 Avr 2006, 11:40

Sahara: Khalli Hanna fait sauter des verrous !!




L’émission «Hiwar» de mardi dernier a été un évènement. Elle marque un tournant dans la rhétorique sur le dossier du Sahara. A y penser, c’est une nouvelle approche qui prend forme. L’invité Khalli Hanna Ould Er-Rachid, président du Conseil royal consultatif des Affaires sahariennes (Corcas), y a tenu un nouveau langage qui peut surprendre à première vue. Ce sera le cas tout au long de l’émission. Ce qui conforte l’idée d’une nouvelle approche du dossier.
Lorsqu’il parle du Polisario, Khalli Hanna précise qu’il est composé de «nos frères» et non de mercenaires comme par le passé. Pendant longtemps, le Maroc s’est focalisé sur l’intégrité territoriale au détriment des populations, dira-t-il.

Il est incontestable que beaucoup de téléspectateurs s’étaient demandé s’ils étaient bien sur une télé publique marocaine tellement les invités parlaient librement de sujets jusqu’ici tabous. Ces tabous ont effectivement sauté. C’est la première fois qu’on parle de «la République sahraouie démocratique», ou encore du Polisario de manière ouverte sur l’antenne d’une télévision publique. Et ces propos n’étaient pas dans la bouche d’un néophyte. Khalli Hanna Ould Er-Rachid vient d’être nommé par le Souverain, président du Corcas, il y a moins d’un mois. L’homme est maire de Laâyoune et président de région. Il a été secrétaire d’Etat aux Affaires sahariennes dans les années 80. Il a été membre du RNI avant de le quitter pour le PND.
Donc, il a le sens politique des choses. Au cours de cette émission, il a parfaitement joué son rôle de fédérateur des différentes sensibilités sahraouies. Pour lui, il y a «un avant et un après-25 mars» (date de sa nomination). «Avant cette date, la page est tournée.

On en ouvre une nouvelle dans l’approche du dossier Sahara», martèle-t-il. D’ailleurs, au cours de l’émission, les journalistes ont tenté, en vain, de le pousser vers la confrontation avec l’Algérie. Sur ce chapitre, Khalli Hanna a pris de la hauteur et du relief politique. «L’Algérie est un pays frère. Nos voisins ont répété à maintes reprises que le conflit du Sahara oppose le Maroc et le Polisario», avait-il déclaré en substance. Celui-ci a connu Abdelaziz Bouteflika, l’actuel président algérien alors qu’il était un «brillant ministre des Affaires étrangères en Afrique et dans le monde arabe».
D’ailleurs, il caresse le projet de se rendre en Algérie pour une audience avec le président. Mais le chef du Corcas demandera le «feu vert du Souverain» avant de mettre en œuvre cette idée.

Quel langage tenir aux Algériens? Il veut les remercier d’avoir soutenu ses frères sahraouis durant toutes ces années. Aujourd’hui, il s’agit «de nous laisser discuter et dialoguer avec nos frères. Car ce pourquoi ils ont combattu existe maintenant dans la solution politique», dit-il. Ainsi, l’autonomie au Sahara est une issue qui sauve la face à tout le monde (Polisario, Maroc et Algérie). En effet, ces populations vont pouvoir gérer leurs affaires dans le cadre de la large autonomie que l’Etat marocain leur propose. Des consultations ont été menées avec les partis politiques. Il reste celles des populations sahraouies qui sont en cours. Au terme de ce processus, on pourra dévoiler la nature de l’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine.

Khalli Hanna Ould Er-Rachid pousse la logique plus loin au point d’inviter Abdelaziz Marrakchi à rentrer pour présider, s’il le souhaite, le gouvernement du Sahara dans le cadre de l’autonomie. Avec une telle stratégie, le président du Corcas ne croise le fer avec personne. Au contraire, il risque d’embarrasser Alger qui a toujours logé et financé le Polisario. Nos voisins ont même prêté leur logistique et instruments de propagande. Pourquoi se lancer dans des offensives verbales alors qu’il cherche à ouvrir le dialogue? Avec cette tactique, il applique le célèbre adage populaire qui interdit d’«insulter l’avenir».

Pendant l’émission, l’invité a dévoilé d’autres éléments de son programme d’action. Il a ainsi saisi toutes les associations à travers le monde qui accordent des aides humanitaires au Polisario, pour le soutenir dans son entreprise de réconciliation avec ses frères. Khalli Hanna Ould Er-Rachid a marqué un autre point en faisant preuve d’intelligence politique. Il a joué sur le registre psychologique en interpellant les dirigeants du Polisario, avec les surnoms et prénoms des membres de leurs familles restés au Maroc. A l’écouter, son discours fait tilt. Il touchera à coup sûr les milliers de Sahraouis qui ont suivi l’émission de l’autre côté de la frontière.

Mohamed CHAOUI
Source : L'Economiste
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